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En difficulté en France, François Hollande entame ce dimanche sa première visite présidentielle en Israël, fort du satisfecit que lui vaut à Jérusalem la fermeté française sur le nucléaire iranien. Le président de la République doit également rencontrer, à Ramallah, son homologue palestinien, Mahmoud Abbas.

François Hollande a entamé ce dimanche sa première visite présidentielle en Israël et dans les Territoires palestiniens sous des cieux qui, au regard de la tension qui domine en France, s'annoncent étonnamment sereins. Peu après son arrivée, le chef de l'État a prononcé un discours depuis l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv. En hébreu, il a assuré: « Je suis votre ami et je le resterai toujours. » Il a également été ferme sur le dossier du nucléaire iranien et les négociations de paix avec les Palestiniens.

Ces dernières semaines, les diplomates français se sont attachés à déminer le terrain afin de conjurer tout risque de dérapage. Une prudence qui, à entendre son entourage, n'empêchera pas le chef de l'État d'évoquer l'actuel processus de paix, dont la France et l'Europe sont tenues à l'écart, « avec le souci d'encourager chacune des deux parties au compromis, aux efforts et au courage nécessaire à l'élaboration d'une solution acceptable par tous ».

Fort du satisfecit que lui vaut, en Israël, la fermeté de la position française sur le nucléaire iranien, François Hollande peut s'attendre à y recevoir un accueil d'autant plus chaleureux qu'il a donné le sentiment de prendre en compte les attentes de ses hôtes. Figure imposée, son séjour débutera par le dépôt d'une gerbe sur la tombe de Théodore Herzl ainsi que sur la sépulture d'Yitzhak et Leah Rabin, suivie d'une visite au mémorial Yad Vashem. Avant de repartir pour la France, il se rendra au cimetière de Givat Shaul, où reposent les victimes juives de Mohamed Merah. Sans rancune, il prononcera aussi un discours devant la Knesset, malgré l'accès de colère récent de son président, Yuli Edelstein, qui avait menacé de boycotter la visite en apprenant que François Hollande envisageait plutôt de s'exprimer dans une grande université.

Dans le cadre des échanges visant à préparer cette visite, les responsables israéliens ont fait passer un certain nombre de messages. « Ils nous ont demandé de ne pas être ceux qui relèvent le niveau d'exigence des Palestiniens », confie une source française. « Dans le climat de grande tourmente qui secoue la région, il serait positif que la France encourage l'Autorité palestinienne à jouer l'apaisement », confirme un diplomate israélien. Les Israéliens ont aussi manifesté l'espoir que François Hollande reconnaisse le caractère juif de l'État d'Israël - tout en sachant qu'ils ont peu de chance d'être entendus.

Le volet palestinien de la visite, bien que plus modeste, emmènera François Hollande au palais de la Mouqataa, à Ramallah, où il se recueillera sur le tombeau de Yasser Arafat et rencontrera le président Mahmoud Abbas. Un temps de dialogue avec un panel de jeunes, dont certains devraient s'exprimer par visioconférence depuis la bande de Gaza, lui permettra aussi de mesurer les frustrations de la population palestinienne. La France, qui l'an dernier a aidé l'Autorité palestinienne à acquérir le statut d'État observateur aux Nations unies, versera enfin une aide d'environ 20 millions d'euros.



Ambitions économiques

Sur le terrain économique, l'un des objectifs affichés de la visite est d'élever le niveau de la relation entre la France et Israël, que les diplomates jugent « peu brillante » au regard de leurs liens politiques. La valeur de ses exportations vers Israël, estimée à 1,15 milliard d'euros en 2012, place la France en onzième position seulement, loin derrière l'Allemagne et l'Italie. En dépit de certains projets d'envergure, tels l'usine de dessalinisation d'Ashkelon, les centrales électriques d'Alstom ou le centre de recherche et développement d'Alcatel-Lucent, elles ne représentent que 2 % des investissements étrangers en Israël.

Cette médiocre performance tient en partie à des facteurs politiques, dans la mesure où la France a longtemps jugé que travailler avec ce pays était incompatible avec la préservation de ses intérêts dans le monde arabe. Un réflexe dont nombre de chefs d'entreprise et d'investisseurs, conscients qu'Israël bénéficie d'une croissance de 3,5 % et d'immenses ressources gazières, seraient en train de se départir. Une importante délégation économique, comprenant notamment les responsables d'Ariane Espace, de Bouygues Telecom, d'Orange ou de la SNCF, fera partie du voyage.

http://www.lefigaro.fr/international/2013/11/15/01003-20131115ARTFIG00527-hollande-en-quete-d-un-peu-de-paix-au-proche-orient.php

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